mardi 22 août 2017

Texte de Présentation de Muriel Douchet de Gigi et Jean-Claude Mahy



PRESENTATION DE MURIEL DOUCHET - SCULPTEUR :

Muriel Douchet, c’est, pour tout le monde, le collectif de peinture « Thérébenthine »- avec sa coquetterie orthographique- et l’Atelier d’Arts plastiques Lebon.
Muriel, pour elle-même, c’est une enfant de la maternelle éprise du dessin, qui punaisait ses œuvres dans le jardin secret de sa chambre, bien à l’abri des regards.
Ce talent discret mûrira jusqu’à l’âge adulte où, à l’occasion d’un évènement marquant de sa vie qui libèrera son refoulement, elle se jettera dans l’étude de l’œuvre des grands peintres. Elle se promettra d’apprendre, toujours en modestie : peinture à l’huile, au couteau, reproductions d’œuvres contemporaines, explosion des couleurs.
Comme mue par une nécessité contenue trop longtemps et qui soudain se débonde, elle se lance dans la sculpture, ne craint pas de s’écorcher aux grillages des figures métalliques, de se salir, de pétrir la matière, de se caparaçonner de terre, de plâtre, de pierre, de devenir sculpture elle-même, de se coltiner les éléments, dans le plaisir sensuel de la création.
Elle qui aime les choses brutes, elle n’en masque pas les imperfections, rajoute du rugueux au lisse, sans négliger la peinture, sa première passion.
Elle ne pense pas s’inscrire dans un courant, ne recherche pas cette facilité quelque part, mais se laisse porter par ses émotions, ses découvertes, et même celles qu’on lui soumet et qui la touchent : telles l’écorce et la roche dont elle sent qu’elle va faire quelque chose, animée par ses pulsions internes, et impassible face à la remarque qu’on pourrait lui faire de ne pas céder à la fureur de la nouveauté.
Elle se dit « artiste », avec réticence, mais s’habitue quand même sans revendiquer le statut. De même, elle réfute tout engagement, et ni courant, ni militantisme, elle vit au centre de sa création qui suit le fil de ses émotions.
Modeste dans le minéral comme le paysan breton qui montait des murs de pierre où chantait le vent, souillée de gadoue en poterie, elle sourit aux questions saugrenues que le rituel des critiques lui impose et qu’elle esquive parfois pour rester elle-même, ni coquette, ni précieuse, ni prétentieuse, naturelle, sincère.
Texte de Gin ROZOY et JC MAHY

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